Sur les podiums comme sur les fils des réseaux, le balancier esthétique s’est déplacé vers l’épure. Le « maquillage presque rien » fait renaître l’idée d’un visage magnifié sans surcharge, où le grain de peau reste perceptible. Hérité du 90’s minimalism, ce registre privilégie un fini peau nue et un travail de correction quasi imperceptible. Le geste est précis, la palette restreinte, l’effet recherché lumineux mais feutré. Ce minimalisme maîtrisé séduit une génération en quête d’authenticité et de rituels plus sobres.
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Un retour affirmé aux années 90
Sommaire
Dans le sillage des défilés Calvin Klein et Prada des nineties, cette esthétique remet à l’honneur l’évidence du teint, le sourcil brossé et la bouche subtilement ourlée. Le modelé s’effectue par micro-dosage pigmentaire : une base légère lisse la texture cutanée, une correction ciblée atténue l’ombre sans effacer la vie du visage. Les références iconiques — Kate Moss, Carolyn Murphy — servent de boussole visuelle : fraîcheur apparente, sophistication en sourdine, lumière diffuse qui caresse, jamais n’éblouit.
L’objectif tient dans un équilibre délicat entre correction et transparence, comme si le visage sortait d’un soin plus que d’une session de maquillage.
Après la clean girl, cap sur le « vrai naturel »
La clean girl a installé l’idée d’une mise en beauté policée. Le « presque rien » franchit un cap : il renonce aux artefacts trop lisibles (highlighter scintillant, contouring appuyé) pour un halo diffus, presque haptique. Le teint devient un filtre soyeux, non un masque ; la brillance se transforme en éclat satiné ; la couleur n’affiche plus un statement chromatique mais une sourdine qui rehausse la carnation.
Cette grammaire subtile valorise la singularité des traits et accepte l’irrégularité comme partie prenante du charme.
Des célébrités en porte-étendard
Sur Instagram et sur tapis rouges, des figures médiatiques donnent le la et propulsent l’esthétique dans le grand public :
- Hailey Bieber, teint diaphane, lèvres glossées en transparence, sourcils à la définition souple
- Zendaya, mise en beauté dépouillée qui laisse vivre la texture de peau
- Carolyn Murphy, héritage vivant de la sobriété 90’s, toujours d’actualité
Une riposte aux excès esthétiques
Le succès du minimalisme maîtrisé répond à la lassitude face à l’hyper-maquillage et aux filtres numériques. L’époque privilégie des routines compactes, des textures seconde peau, une gestuelle efficiente. Le « presque rien » s’impose comme manifeste :
- retrouver une peau qui respire, sans effet plâtre
- privilégier quelques points de lumière au lieu d’un relief sculpté au millimètre
- raccourcir le rituel tout en gagnant en lisibilité du visage
Les codes d’application, côté coulisses
La préparation cutanée conditionne tout : hydratation calibrée, émulsion lumineuse posée en voile pour unifier, correcteur posé en tapotements sur l’aile du nez, le sillon et la zone péri-orale. Le blush crème s’efface au fondu des pommettes pour un effet couché-de-soleil discret. Les cils sont recourbés, presque nus, parfois touchés d’une fine couche de mascara brun pour garder l’ombre des franges sans épaisseur.
La bouche s’envisage en bord flouté, baume teinté ou gloss sheer, afin de préserver l’élasticité visuelle de la lèvre.
Tableau comparatif : codes 2010 vs « presque rien »
| Éléments | Maquillage années 2010 | Maquillage « presque rien » |
|---|---|---|
| Teint | Couvrance forte, matité prolongée, contouring structurant | Voile unifiant, éclat satiné, corrections localisées |
| Highlighter | Reflets intenses, points de lumière marqués | Lumière diffuse, zones de clarté adoucies |
| Yeux | Faux-cils, liner épais, dégradés prononcés | Cils naturels, ligne dégagée, fards neutres à peine visibles |
| Lèvres | Mat longue tenue, tracé net | Baume/ gloss translucide, bord doux |
| Sourcils | Architecture rigide, remplissage dense | Brossage vers le haut, comblement parcimonieux |
| Produits | Multiplication des étapes et textures | Sélection resserrée, textures crème légères |
| Temps moyen | Long, multi-strates | Raccourci, gestuelle ciblée |
Références visuelles : icônes nineties (Kate Moss, Carolyn Murphy), campagnes épurées, lumière douce inspirée studio.
