Densité capillaire
La densité capillaire condense en une notion technique le sentiment d’abondance ou d’amincissement que chacun perçoit devant la glace. Cette donnée, mesurable, sert de repère pour le suivi médical, la planification d’une greffe et l’évaluation cosmétique d’une chevelure. Facteurs génétiques, chronobiologie pilaire, habitudes de vie et événements anxiogènes influent sur ce paramètre. Saisir ce que recouvre la densité capillaire aide à différencier une simple perception visuelle d’un véritable trouble de la chevelure.
Qu’entend-on par densité capillaire ?
Par densité capillaire on désigne le nombre de follicules par centimètre carré visible sur le cuir chevelu. Plus précisément, les praticiens parlent souvent du nombre de follicules par centimètre carré ou du nombre de cheveux (ou unités folliculaires) présents dans une aire donnée. Les valeurs varient selon la population étudiée et la méthode de comptage ; on trouve classiquement des ordres de grandeur autour de 150–300 follicules/cm² chez l’adulte, avec des écarts liés à l’ethnicité et à l’âge.
La mesure brute ne suffit pas toujours. La distribution (répartition homogène ou clairsemée), la proportion de cheveux terminaux versus vellus, et la proportion de cheveux en phase anagène modulent la lecture clinique.
Que signifie la densité capillaire pour la pratique clinique et esthétique ?
La densité capillaire est un indicateur central pour le diagnostic de l’alopécie, pour l’évaluation de la zone donneuse avant une transplantation et pour estimer la réponse à des traitements topiques ou systémiques. Dans un parcours de soin, elle oriente le choix des bilans complémentaires (bilan hormonal, bilan nutritionnel) et la tactique thérapeutique (médicaments, microgreffes, techniques conservatrices).
Les spécialistes s’appuient parfois sur des protocoles normalisés et sur des outils d’imagerie. La trichoscopie permet un comptage localisé et l’observation de signes associés (miniaturisation, inflammation). Des sociétés savantes telles que Société française de dermatologie recommandent d’articuler l’interprétation de la densité avec l’histoire clinique et le phototype.
Densité et volume capillaire : quelles distinctions ?
La densité et le volume sont deux grandeurs distinctes mais complémentaires. La densité renvoie au nombre d’unités capillaires par surface, le volume à l’effet visuel de masse. Le volume dépend notamment de :
- L’épaisseur du cheveu (diamètre moyen de la fibre) ;
- Le type de fibre (raide, ondulée, bouclée, crépue) et la présence de boucles qui augmentent l’« aération » apparente ;
- Les méthodes de coiffage et l’emploi de produits texturisants qui modulent la tenue.
On peut donc observer une densité élevée associée à un faible volume si les fibres sont très fines, ou inversement un effet de masse important malgré une densité seulement modérée lorsque les cheveux sont épais et crépus.
Comment évaluer sa densité capillaire ?
Il existe deux méthodes pour évaluer la densité capillaire.
Observation visuelle
Un premier repérage s’effectue sans matériel : l’examen du cuir chevelu à différentes altitudes lumineuses et sous différents angles permet d’apprécier la visibilité du cuir chevelu. Trois états pratiques sont couramment utilisés par les cliniciens et les coiffeurs :
- Cuir chevelu nettement visible → faible densité ;
- Cuir chevelu partiellement visible → densité moyenne ;
- Cuir chevelu masqué → densité élevée.
Cet examen reste subjectif mais utile pour une première estimation.
Méthode de la circonférence (queue de cheval) et mesures chiffrées
La technique rudimentaire de la queue de cheval complète l’évaluation maison : rassembler toute la chevelure à la nuque, mesurer la circonférence avec un mètre ruban souple et comparer aux repères cliniques. Pour faciliter l’interprétation, le tableau suivant propose une correspondance chiffrée et des implications pratiques.
Circonférence de la queue de cheval | Interprétation de la densité | Estimation indicative (follicules/cm²) | Implication clinique ou esthétique |
---|---|---|---|
< 5 cm | Faible densité | < 150 | Surveillance, bilan nutritionnel et hormonal, limites pour greffe sans prélèvement complémentaire |
5 – 7,5 cm | Densité moyenne | 150 – 230 | Options conservatrices possibles, greffe envisageable selon distribution des unités folliculaires |
> 7,5 cm | Densité élevée | > 230 | Zone donneuse qualifiée, bon potentiel esthétique sans recours systématique à la greffe |